Ces zozos qui improvisent

Chaque mois, les Zuzurpateurs cultivent l’esprit café-concert

par Nicolas Tavarès

Une troupe de joyeux drilles s’amuse avec le public, une fois par mois, à l’Annexe du P’tit bouchon. Et ça marche !

D’abord l’échauffement. Important l’échauffement : «Pendant une heure, on travaille la voix, on se cherche, on fait des jeux pour se connecter entre nous. Et puis on prend l’apéro.» Une manière de combattre le trac avant d’engager la joute face au public ? Rien à voir, c’est juste pour l’esprit vous fait comprendre Bruno, le président des Zuzurpateurs, la petite troupe d’amateurs castelroussine qui fait dans l’impro une fois par mois (le 3e mardi en général) à l’Annexe du P’tit bouchon.

La cinquantaine de places de l’endroit n’y résiste pas : Bruno, Charlotte, Jade, Loïc et Aurélia (Romain, le 6e de la bande, a quitté la troupe) font recette. Si la troupe est née en septembre dernier, la plupart de ses membres a quand même quelques heures de vol sur les scènes du coin. Certains appartenaient au KO Théâtre. D’autres sont passés par la compagnie de la Mûrisserie ou fréquentent toujours le Rhinocéros Blanc. Bruno : «À l’époque du KO Théâtre, il nous est arrivé de faire un peu d’événementiel, notamment en jouant les faux serveurs chez Julien Marchès (Le P’tit Bouchon). Et puis on s’est retrouvé chez Loïc pour répéter. On est une bande d’amis, on s’amuse, mais il y a des séances très sérieuses où l’on sait aussi se canaliser.» Voilà comment sont nés les Zuzurpateurs. Dans la semaine, ils sont responsable des ventes, coiffeuse, bijoutier, employée ou agricultrice. Puis, le temps d’un jeu d’impro en public ou d’une répétition, ils se glissent dans une parenthèse régénératrice. «Notre état d’esprit, c’est la déconne et le cabaret. On tient à faire participer les gens en restant bienveillant, insiste Bruno. On fait choisir un thème au public ; parfois il tente de nous piéger. Il n’y a pas de trame particulière.» Pas de trame, mais des thématiques récurrentes comme le procès – «avec un procureur, l’avocat et l’accusé» -, la mitraillette, le cadeau ou le débat.

En 2020, la troupe d’impro souhaiterait passer un nouveau cap en «se mettant un peu plus en danger. Nous cherchons des scènes ouvertes sur Paris pour être confronté à un nouveau public. C’est casse-gueule, mais ça nous apportera une motivation supplémentaire. On a déjà deux ou trois pistes…» Les Zuzurpateurs n’ont pas prévu de quitter Châteauroux. Les rendez-vous mensuels à l’Annexe sont calés jusqu’à la fin de la saison. Pour connaître l’actualité de la troupe, il suffit d’aller se promener sur sa page Facebook. Parfois, dans un bon jour, les Zuzurpateurs s’amusent à y poster des petites vidéos. Elles n’engendrent jamais la monotonie.

Les Zuzurpateurs
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