Challenge et tremblements

Un nouveau comité s’est constitué à l’automne pour sauver la foire du Blanc

par Nicolas Tavarès

Au dernier jour de la foire expo du Blanc 2022, Jocelyne Veron, alors présidente du comité d’organisation, avait laissé entendre qu’elle passerait bientôt la main. «On a su qu’elle arrêtait après le 15 septembre» se souvient Thibault Duval, adjoint au maire en charge, notamment, de l’économie locale et de l’événementiel. S’engageait alors un sprint « pour reprendre le flambeau, apporter un oeil neuf mais surtout pour sauver la foire. » Autour de la table, Patrick Ledoux, Thibault Duval, Yves Gaitanaros et Cyril Barousse-Henry (photo) se remémorent l’organisation du sauvetage. «Une équipe de 25 personnes a été constituée début octobre. 25 à se dire : « Allez ! il faut y aller… » Depuis, on se voit toutes les trois semaines.» Thibault Duval, intronisé président du comité, reste persuadé que le retard pris dans la préparation de l’événement (8 au 10 avril) est rédhibitoire. Dans leur propos, les organisateurs parlent d’année de transition, savent «qu’on nous attend au tournant. On ne peut pas faire n’importe quoi avec les commerçants locaux.»

Attendus au tournant

C’est qu’on ne badine pas avec la foire du Blanc. Bien que toute jeune encore du haut de ses 51 ans, elle est ancrée dans la cité. «On a tous une histoire avec la foire. Mon père y a exposé» se souvient Thibault Duval. «Mon oncle faisait venir les vedettes» ajoute Patrick Ledoux. Et les quatre de rappeler la sainte Trinité blancoise : la foire expo à Pâques, la brocante en août et la Saint-Martin en novembre. Trois événements qui jalonnent le calendrier et mettent la ville en émoi. «Est-ce qu’organiser la foire expo à Pâques est pertinent ?» se sont demandés les membres de la nouvelle équipe après que la Saint-Martin 2022 a vécu une errance calendaire. En la matière, Thibault Duval insiste sur le fait que son comité marche sur des œufs. «On ne fera jamais de révolution, mais on se pose encore pas mal de questions.»

Une vitrine locale

Les organisateurs se sont toutefois accordés sur le fait qu’il fallait faire table rase de certaines animations. Exit, donc, les vedettes des années 80, bienvenue les artistes locaux. «Pourquoi faire venir Peter et Sloane alors que nous tenons à faire du week-end de foire une vitrine locale. Nous préférons inviter Charlotte, les Berrysons ou les Vieilles Sacoches (vidéo). Peut-être aura-t-on moins de public.» Peut-être pas. Ces artistes du cru appelés à assurer la partie musicale drainent en effet du monde dans leur sillage. Idem pour les exposants. «Il en vient d’ailleurs, mais l’idée c’est de promouvoir les commerçants et artisans locaux.» Les organisateurs ont bien du mal à cacher leur inquiétude. «Il y aura peut-être des ratés. Il faut tenir trois jours. Le grand défi et le stress, ce sera quatre jours avant le début de la foire quand l’orchestration de tout ça va se mettre en place.»

Le comité s’est certes mis en marche tardivement, mais quelques idées ont été couchées sur le papier pour préparer l’avenir. Cette année, un concours de pâté de Pâques a été lancé. Il sera étoffé en 2024. On pense à faire une nocturne ou à préparer un espace game pour attirer le jeune public. Pour s’assurer que tous les emplacements soient bien réservés, le comité n’a pas hésité à aller prendre par la main des exposants dans les grandes foires alentours et même au Salon de l’agriculture. Thibault Duval: «Le challenge est prenant, mais passionnant.» Reste que cette équipe partie pour essuyer les plâtres espère bien accueillir entre 10000 et 13000 visiteurs dans les allées du hall des expos. Autant que les autres années. Thibault Duval va même plus loin : «Ce qui serait bien, c’est qu’on refuse du monde dans six ans!» Et ça parle encore d’année de transition…