De l’échange dans l’objectif

La photographie, c’est tout un art qui peut s’apprendre en club

par Nicolas Tavarès

Photographe amateur ou confirmé, il y a forcément un club près de chez vous pour apprendre la technique, progresser, échanger. Et laisser son oeil devenir maître de son sujet.

Et si vous passiez à la vitesse (d’obturation) supérieure. Photographe débutant, vous avez soif d’apprendre, alors ne réfléchissez plus. Il y a forcément un club photo – et d’autres photographes amateurs plus confirmés – près de chez vous. Certains feront le choix d’en sortir après quelques années d’échanges, c’est notamment le cas des membres du Collectif 36 Poses (lire par ailleurs). D’autres y resteront. Longtemps. Très longtemps. Prenez Gilles Guillemain. Lui a pris sa première carte d’adhérent à Déclic’Image 36 (20€ à l’année), au Poinçonnet, en 1984 ! «En 1981, on m’a donné un appareil Zenit. Je ne savais pas l’utiliser. J’ai fait un an en club puis mon beau-frère m’a initié. Mais en février 1982, je suis devenu correspondant pour la Nouvelle République. Je couvrais Le Poinçonnet. Roger Plat, frère du maire de l’époque, m’a dit: « Nous allons créer un club ». Je n’y connaissais rien. Depuis, je lui ai succédé à la présidence. Je suis également vice-président d’Objectif Image à Déols…»

Gilles sait sa chance : «La municipalité nous a toujours soutenus. Ça nous permet d’acheter du matériel. On a quasiment tout désormais. Un local pour nous, un studio, un labo, du matériel et forcément, ça attire du monde. Il y a des adhérents qu’on ne voit pas souvent mais ils savent qu’ils peuvent venir utiliser le studio lorsqu’ils en ont besoin !» Nordine Kada l’écoute presque envieux. Lui préside Pix’Art (adhésion 35€ à l’année) à Déols depuis la création du club en 2014. «Nous n’avons pas de local à nous; nous sommes au Conseil du Bénévolat et c’est notre propre matériel que nous utilisons.» Mais l’un comme l’autre sont bien d’accord : «Intégrer un club photo est indispensable si l’on veut progresser. On échange sur le matériel et sur les idées artistiques. On reçoit des conseils.» Gilles comme Nordine ouvrent grand les portes de leurs club, notamment aux débutants. «En insistant bien sur le fait qu’il est préférable qu’ils commencent avec du matériel d’entrée de gamme. On ne sait jamais s’ils n’accrochent pas. Après, ils pourront passer à autre chose et s’essayer à différents styles.» Nature, portrait, macro, concert, sport… le terrain de jeu est vaste en photographie.

L’arrivée du numérique

Les deux hommes en témoignent, l’arrivée du numérique a toutefois changé la donne. «Moi, je fais de la photo depuis 20 ans, raconte Nordine, 40 ans. Mais j’ai mis ça entre parenthèses quand le numérique est arrivé pour des raisons de coût.» Le matériel s’est démocratisé et Gilles y a donc trouvé une nouvelle source de motivation : «Il a fallu apprendre à utiliser les logiciels de retouche. Lorsque j’étais encore actif, je faisais de la photo le soir, je développais la nuit et je travaillais le jour ! Aujourd’hui c’est autre chose et j’ai appris à déclencher juste.» Comme le Collectif 36 Poses, Nordine et Gilles assurent que l’expo reste une finalité. «J’ai le projet de faire sortir nos expos hors des lieux habituels. À Déols, la galerie du musée lapidaire est constamment prise, il faut donc trouver de nouveaux lieux pour que les clichés soient vus par un maximum de personnes et pas seulement par les membres de la famille.»

Gilles va plus loin, lui qui a été à l’initiative d’une expo interclubs l’an dernier : «Je voudrais qu’on expose tous ensemble, en utilisant le même format et sans que la photo soit signée. Il y a quelques années, il y avait six ou sept clubs dans l’Indre. On en compte treize aujourd’hui et il n’y a pas vraiment d’entente. C’est dommage.» Le grand public découvrirait pourtant toute la diversité artistique des photographes amateurs de l’Indre ; ceux qui ont eu un jour l’envie de pousser les portes d’un club pour mener plus loin leur passion.

«Le collectif, un moyen de progresser»

Quitter un club photo pour s’émanciper et s’ouvrir de nouveaux horizons, c’est la démarche qu’ont entrepris Gaëlle, Lionel et Jean-Marc en 2016. «Le club photo, c’était pour échanger, progresser sur des domaines que je ne connaissais pas» se souvient Jean-Marc. «Mais il y avait certaines contraintes» ajoute Gaëlle. «Nous avions une même vision de la photographie et l’envie d’explorer de nouvelles choses, prolonge Lionel. Il y a une phase académique en club photo. Ensuite il faut aller à l’encontre de certaines règles !» «En collectif, elles s’oublient très vite» sourit Gaëlle. Alors le Collectif 36 Poses a ouvert sa page Facebook (Gaëlle et Lionel postent également sur 500 Px) pour publier ses clichés et montrer son travail au plus grand nombre. «La critique positive, c’est toujours intéressant». Logiquement, les trois photographes amateurs ont ensuite glissé vers l’envie d’exposer. « Regards » et « Lux » ont jalonné l’année. Actuellement, le Collectif 36 Poses suit un projet thématique : « »Matière » pour Jean-Marc, « l’humain » pour Lionel et « petit » pour moi» dévoile Gaëlle. Un petit défi entre amis à découvrir sur leur page Facebook.

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