Les Jocolois bougent de là !
Au cœur de Jeu-les-Bois, La Secousse vient rompre la monotonie
par Nicolas Tavarès
Depuis 2021, un collectif s’est installé dans l’ancienne auberge du village jocolois avec l’ambition de faire du lien entre les générations.
«Pour les habitants, c’est peut-être ovniesque…» Quelle que soit la manière avec laquelle Jeu-les-Bois regarde La Secousse, collectif festif et engagé pour la ruralité selon sa propre définition, on peut vous garantir que cette association n’est pas constituée de petits hommes verts. C’est en fait un collège de trentenaires installés dans le village et ses alentours qui préside à ses destinées. Et si soucoupe volante il y a, elle est bien cachée quelque part dans la remise de l’ancienne Auberge Saint-Roch où l’association a élu domicile.
La Secousse est en effet là pour bousculer les habitudes jocoloises et redonner du lien entre les habitants. «La Secousse, c’est donner l’envie de construire, de partager des moments de joies, de rire et recevoir plein de sourires. C’est aussi un engagement fort sur le territoire pour redonner la vitalité perdue à ce petit village dans lequel je vis» note Benjamin Culan, membre du collège à l’origine du projet.
Son crédo, il le partage avec les autres membres du collectif. Clémence Gazonneau évoque pour sa part «un projet prenant, mais porteur de sens que je suis ravie de partager avec d’autres bénévoles». Élise Pignol, elle, parle «du résultat d’un engagement citoyen fort et déterminé à permettre à Jeu-les-Bois d’avoir un espace de rencontres et d’échanges au coeur du village, pour tous les publics». Mathilde Robin, enfin, qualifie La Secousse «d’aventure pour laquelle nous sommes nombreux à mettre du coeur à l’ouvrage, ce qui en fait un projet humain fort.»
Comme bien d’autres villages de l’Indre, Jeu-les-Bois est confronté aux maux du milieu rural. Les 400 Jocolois ne disposent plus du moindre commerce, pas même l’ombre d’un bistrot multiservices. Pour animer le bourg, il y a bien un comité des fêtes et un club de foot (2e division départementale), mais c’est bien tout. Alors La Secousse est arrivée avec son projet «de participer à l’émergence d’une dynamique de lien avec les habitants» détaille Johanna Philouze, recrutée en juin dernier en qualité de coordinatrice, et qui incarne le collectif au quotidien.
«Ma mission est d’être facilitatrice. Je suis là pour accompagner les nouveaux projets, apporter les outils nécessaires à leur réalisation. Et surtout montrer aux gens qu’ils peuvent se saisir du lieu» dit la jeune femme, détentrice d’un DEJEPS mention Développement de Projets, Territoires et Réseaux. Chaque jour, elle ouvre en grand la porte de l’ancienne Auberge Saint-Roch, propriété de la commune et réinventée en café associatif complété d’une salle d’activité, d’une cuisine et d’un jardin.
Un café des mômes à animer
La Secousse a reçu de la Caisse d’allocations familiales l’agrément Espace de vie sociale et s’anime tout au long de la semaine. Elle a validé des partenariats avec l’école du bourg, l’association de parents « Jeux de Mômes » et le comité des fêtes. Un mardi sur deux, c’est Café des mômes, «qui permet aux parents de se retrouver à la sortie de l’école. Il a été lancé à l’initiative d’une maman rencontrée lors d’une manifestation locale. Maintenant le message c’est : « Animez-le! »»
Une Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (Amap), Les Paniers Secoués, a déjà poussé la porte et s’est approprié le projet de La Secousse : les fameux paniers de produits locaux sont livrés le mercredi soir. Le samedi, c’est brunch. Et puis il y a donc le café associatif, incontournable pour faire du lien social les mercredis, vendredis et samedis. «Mais il ne doit pas être un café classique, insiste Johanna. Cet outil, ce temps du café, est là pour que les gens se croisent. C’est à travers ces temps d’échange informels qu’il peut émerger des choses. La Secousse est là pour créer une dynamique, une impulsion. Mais ce lieu n’a de sens que si les habitants de Jeu-les-Bois comprennent qu’ils sont là pour le faire vivre.»
Johanna Philouze et les membres du collège savent qu’il faudra du temps avant que les Jocolois prennent toute la mesure du projet. «Deux mondes se retrouvent à travailler ensemble. Et il y a beaucoup à faire. Il faut trouver la bonne carburation. Il suffit de pousser la porte!» La Secousse, c’est déjà 260 adhérent.e.s et 25 bénévoles actifs qui ont œuvré à la réussite de la fête du 1er juillet ou à la soirée jazz manouche du 21 septembre dernier. D’abord distants, voire méfiants, les Jocolois commencent à apprécier les secousses.
La Secousse à Jeu-les-Bois
Tél.: 09 88 44 60 52
Facebook : La Secousse
