Leur 14 juillet en septembre

Christian et Kévin, deux suiveurs indriens, sur la route du Tour de France

par Nicolas Tavarès

Christian Leroy est ancien président de l’UCC. Kévin Blondelle, journaliste pour France Bleu Berry. D’août à septembre, ils travailleront sur le Tour.

Ils ont les mollets saillants et le poil rare. Mais malgré toute leur bonne volonté, Christian Leroy et Kévin Blondelle n’accrocheront jamais un dossard du Tour de France sur leur maillot. Pour être de la fête de juillet – qui débutera cette année le 29 août à cause du coronavirus -, il leur reste les chemins de traverse qui mènent vers la grande famille des suiveurs.

Christian, « Kiki » pour les intimes, a emprunté le sien en 2006 «grâce à Nicolas Dubois, qui travaille pour ASO depuis longtemps et dont j’ai été l’adjoint pendant huit ans lorsqu’il était directeur sportif de l’UC Châteauroux, club dont j’ai été président quatre ans.» Ses premiers tours de roue seront acrobatiques puisque c’est à bord d’un cube, au sens propre, qu’il représentera la marque Orange dans la caravane publicitaire. Le véhicule, cube énorme, cachait en réalité une Smart et un champ de vision pour le moins réduit. L’année d’après, la couleur changera pour le vert de Panach’, marque avec laquelle « Kiki » fera le Tour jusqu’en 2012 passant par le volant d’un char ou d’un camion frigo et oeuvrant sur les zones d’arrivée. «Et puis en 2012, Nicolas (Dubois) m’a dit qu’ASO (l’organisateur du Tour de France, ndlr) cherchait un nouveau bagagiste intendant. Franchement, j’étais perplexe.» Il n’a plus quitté ce rôle depuis et n’échangerait le poste pour rien au monde. «Je fais partie des HRP, les hospitalités relations publiques d’ASO. Je véhicule les bagages et le matériel des photographes officiels, des pilotes d’hélicoptères et toute la famille Hospitalité. J’adore ça !»

Kévin Blondelle sait que lui aussi va adorer ça, enfin dans son domaine à lui. À 30 ans, le journaliste matinalier de France Bleu Berry s’apprête à rejoindre la team Radio France. «Ce sera mon premier Tour en intégralité. J’ai déjà travaillé sur des étapes notamment en 2013 pour France Bleu Hérault. Deux jours avant le passage de la course, j’avais préparé un sujet sur le col des 13 vents, notre « sommet » près de Montpellier. J’ai couvert également un Paris-Tours lorsque j’étais sur France Bleu Touraine. Cette année j’ai postulé comme quelques autres journalistes en France pour être l’un des envoyés spéciaux sur la course.» Véritable journaliste sportif – il devait participer au Marathon des Sables, reporté, en qualité de concurrent/ reporter -, Kévin sait que son quotidien ne sera pas de tout repos. «À deux journalistes du réseau France Bleu, nous nous partageons un jour sur deux entre la moto pour des directs sur France Bleu, France Info et France Inter et la ligne d’arrivée. On doit également préparer des sujets autour de la course…»

Présents sur Paris-Nice

Sans doute croisera-t-il Christian Leroy sans vraiment le voir. Le Tour de France, c’est plus de 4 000 suiveurs. Mais les deux hommes ne cachent pas leur impatience. «J’ai fait Paris-Nice en mars et puis il y a eu le confinement» rappelle Christian. «J’étais également sur Paris- Nice avec une émission spéciale à Saint- Amand. Même amputée de sa dernière journée, la course avait été maintenue contre vents et marées. J’étais optimiste sur la tenue du Tour. Il est incontournable, estime Kévin. Jusqu’à maintenant, j’avais surtout des souvenirs de la course devant la télé. Bon c’était l’époque d’Armstrong et Ullrich, j’avais 13 ans. Cette fois je vais le vivre en vrai.» Le mollet saillant et le poil rare. Mais heureux d’en être. L’un pour la quinzième fois, l’autre pour une (vraie) première.

Cyril et son camion font l’impasse

La couleur de son camion ne correspond plus à la charte du transporteur du Tour de France. Las, Cyril Thibaut, transporteur routier indépendant mais franchisé XPO Logistic, ledit transporteur officiel, ne pourra donc pas participer à son cinquième Tour de France consécutif. En septembre prochain, Cyril, habitant de Varennes-sur-Fouzon, ne s’interdit toutefois pas d’aller «voir les amis caravaniers sur le parking au départ d’une étape, ou sur le bord de la route de l’étape Chauvigny-Sarran.» Il aura de toute façon un petit pincement au coeur lorsque la course partira sans lui. De 2016 à l’année dernière, Cyril, 47 ans, a occupé un rôle de l’ombre pourtant essentiel : il véhiculait les goodies des marques Kléber, Krys, Saint-Michel ou Logis de France. Tous ces petits gadgets très prisés du public qui attend la caravane publicitaire avant le passage des coureurs. «J’approvisionnais les caravaniers, chaque soir, à l‘hôtel. Mais j’ai quand même eu l’occasion d’approcher la course de près. À deux reprises, Krys m’a convié à suivre des étapes contre-la-montre (dans les Alpes et en Allemagne) dans le fauteuil invité de son char de la caravane.» Un grand souvenir forcément.

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