Barbus de l’Indre, unissez-vous !

Les Hipsters existent dans le département. Carré Barré les a rencontrés

Sylvain PagnouxVous les avez certainement remarqués, look à mi-chemin entre le bucheron canadien et le citadin branché. L’Indre n’y coupe pas. Voyage dans la galaxie Hipster.

Sylvain DepeeSouvent tatoués et barbus, les Hipsters sont rapidement devenus l’archétype du nouvel homme urbain, viril mais soigné (un portrait croisé vu par Karambolage). Même dans l’Indre que l’on a souvent trop tendance à placer à des années lumières de toute mode.

Le terme « Hipster » est anglo-américain. Il décrit un style apparu dans les années 1940 et qui désignait à l’origine de jeunes hommes blancs amateurs de jazz et adoptant les mœurs des afro-américains. Ceux qui nous intéressent particulièrement sont les nouveaux hipsters issus de cette vague née à Brooklyn au début des années 2000 et composée de jeunes hommes représentant la tendance « bourgeois-bohème ». Les fameux « bobos ». Coupe de cheveux sophistiquée, ou tout du moins soignée, sac en bandoulière vintage (en bâche de semi-remorque, le must…), petite moustache bien taillée ou barbe opulente, tatouages ostensiblement visibles, pantalons slim (avec les mollets à l’air pour les puristes) et smartphone toujours à portée de main… À chacun son détail même si Sylvain Dépée, installé à Issoudun, se défend d’adopter tous les codes. « J’ai la barbe, une coupe de cheveux un poil plus originale que la coupe «réglementaire». J’ai des chemises à carreaux depuis longtemps parce que j’ai vécu au Canada et aux Etats-Unis, mais je n’ai pas de tatouages. »

Les étiquettes ? c’est la barbe

Sylvain Dépée n’aime pas les étiquettes. Son look le catalogue pourtant hipster, « mais c’est le problème des étiquettes. En tout cas, on ne naît pas hipster » se défend le chargé de mission du Syndicat Mixte du Pays d’Issoudun et de Champagne berrichonne. « Je porte la barbe, mais dans quelque temps, je serai glabre. » Il en restera alors le souvenir agréable de séances au très couru barbershop «La Barbière de Paris» (le site). « C’est un salon monté par des femmes. Ça peut paraître coquet de passer une heure à ne rien faire chez un barbier. Vu mon rythme de vie, ce n’est pas facile à caler. En fait c’est un moment durant lequel je dors. »

L’image que l’on se fait du hipster le voudrait écolo, végétarien ou presque, avec le culte du corps mais sans pratiquer de sport. Quoi que. « Le sport participe à mon hygiène de vie » glisse Sylvain Pagnoux, Castelroussin et accro à la philosophie hipster. En France, depuis 2010, le style hipster s’est imposé, décrivant un nouveau stéréotype masculin se démarquant du reste de la population par ses habitudes culturelles, vestimentaires et physiques. Ils sont devenus peu à peu prescripteurs de mode, paradoxe puisqu’ils cherchaient à s’éloigner, se démarquer, des codes de notre société. Sylvain Dépée précise toutefois : « Je suis devenu hipster parce que j’avais besoin de prendre du temps pour moi. Oui, c’est une coquetterie, mais ça permet de se poser. »

Sylvain PagnouxDu temps pour soi

Avec un style faussement décontracté, voire négligé, ces jeunes hommes restent branchés dans l’image qu’ils renvoient – « par rapport au look punk ou hip hop, hipster ça passe plus facilement en termes vestimentaires ! » note encore Sylvain Depée -, mais aussi dans leur maîtrise des nouvelles technologies, de la culture et de l’art contemporain. Pour cette génération, le style ne s’achète pas en grande surface ou dans les grands magasins, mais dans les friperies ou mieux encore, « dans les vieilles armoires de famille » sourit Sylvain Pagnoux.

De nos jours, le look hipster s’impose même comme un véritable profil marketing. Mais en 10 ans, il n’est toutefois pas devenu le symbole d’une contre-culture. Pour le moment…

Tatouages fixie et nœud pap

La vie de hipster de Sylvain Pagnoux est un véritable art de vivre. Un style baigné dans le souci du détail, aussi. « Le look me plaît, il me correspond parce qu’on mélange un côté classe et celui un peu bobo, prévient le commerçant. J’arbore ce style pour moi. Le regard des autres, je n’en ai rien à faire. » Une dizaine de tatouages apparaissent sur son corps : « J’en ai une dizaine. Le premier était un tatouage tribal, il y a une quinzaine d’années. Les plus récents ont une signification personnelle. » Sylvain dévoile alors une longue vue, une loupe, autant d’illustrations liés « au voyage et à mon origine. » D’ici peu, Sylvain promènera sa barbe et son noeud pap sur un fixie, ce vélo à pignon fixe très en vogue (découvrir le fixie). « Mais ce ne sera pas n’importe quoi. J’en avais trouvé un sur Paris, mais la taille n’allait pas. Je veux rouler sur un vieux cadre des années 80. J’y tiens. » Côté musical, le Castelroussin avoue trouver des pépites underground sur le net. « Ma philosophie s’y retrouve aussi. »

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