Un week-end chez George Sand

« Femmes artistes, femmes d’action » s’invite à Nohant. Logique.

L’association Nohant Vie et les Monuments nationaux s’associent pour la Journée internationale pour les droits des femmes. Ils proposent un week-end chez George Sand pour, par et surtout grâce aux femmes !

S’il le pouvait, Jean-Paul Farges se fondrait dans le paysage jusqu’à disparaître pour laisser aux femmes elles-mêmes le soin de promouvoir l’événement. Mais en sa qualité de président de Nohant Vie, il est en première ligne. Depuis plusieurs mois, avec les membres de l’association, il peaufine le grand rendez-vous des 9 et 10 mars, « Femmes artistes, femmes d’action ». En s’accrochant à un postulat de départ : «Il n’y a pas de progrès sans rêve.» Une base solide pour envisager la journée internationale pour les droits des femmes (8 mars) dans l’esprit de George Sand en mettant en valeur les arts qui se côtoyaient du temps de ses illustres invités. Jean-Paul Farges a donc rêvé en grand en s’appuyant sur quelques éléments déclenchants : «Annie Duperey (photo ci-dessous), membre d’honneur de l’association, avait participé à un concert avec le Trio George Sand (ndlr, composé de Virginie Buscail, Diana Ligeti et Anne-Lise Gastaldi) qu’elle avait particulièrement aimé et elle m’avait dit qu’elle aimerait reprendre ce concert avec son programme original de compositrices oubliées au cours de notre festival « L’automne à Nohant ». En parallèle, il est ressorti d’un échange avec Jean-Luc Meslet, administrateur du Domaine de Nohant, qu’il serait légitime d’imaginer quelque chose de grand chez George Sand, pionnière dans la lutte pour la place de la femme dans la société. Nous sommes alors partis, dans un premier temps, sur un rendez-vous d’une journée. Et puis nous avons souhaité une conférencière qui soit impliquée dans la cause des femmes…»

Des femmes mécènes

Le nom de Françoise Chandernagor, membre de l’Académie Goncourt, est venu tout naturellement. «Elle nous a proposé une conférence autour de son anthologie de la poésie féminine dans laquelle elle réhabilite quelques poétesses injustement méconnues plutôt qu’une énième discussion sur la place de la femme dans la société. La décision de dérouler une manifestation sur deux jours est venue après, quand nous avons eu l’opportunité d’un spectacle exclusivement féminin, ABCD’Airs.» Jean-Paul Farges l’admet : «Il y a eu une belle logique dans la construction du programme» même si l’organisateur s’est souvent appuyé sur d’imprévisibles rencontres pour le composer, à l’image de celle avec Lydia Jardon, organisatrice du festival « Musiciennes à Ouessant » qui réhabilite les compositrices oubliées, dont la présence résulte d’un hasard dans un chassé-croisé entre Bretagne et Paris.

Une fois les femmes artistes réunies, restait à trouver les femmes d’action. «Un mécénat exclusivement féminin s’est rapidement imposée. Aujourd’hui, avec le recul, je me dis que ça a été beaucoup de belles rencontres.» Bâton de pèlerin en main, Jean-Paul Farges a fait partager sa passion à plus d’une vingtaine de femmes entrepreneures.«Il y a eu de véritables élans pour ce projet ! L’idée, c’était de se dire : « Enfin quelque chose pour nous, classe… » et, en plus, chez George Sand, ça compte aussi. Les femmes mécènes se sont ainsi approprié l’évènement. Il leur appartient, totalement.» Traiteur, fleuriste ou viticulteur se conjugueront également au féminin, faisant de « Femmes artistes, femmes d’action », une manifestation appelée à perdurer, un véritable printemps pour toutes les femmes.

Samedi 9 et dimanche 10 mars
Domaine George Sand à Nohant-Vic

L’histoire d’une affiche

« Femmes artistes, femmes d’action » se devait d’offrir une image dynamique. Depuis quelques semaines la manifestation s’affiche donc un peu partout dans le département. Mais le visuel ci-dessous a une histoire que Jean-Paul Farges raconte avec plaisir car ce fut une belle aventure : «En 1976, pour le centenaire de la mort de George Sand, Jean Trousselle, peintre de Gargilesse, avait réalisé un portrait étonnant de la grande dame avec une technique originale. On en connaissait d’autres, mais le sien nous plaisait. Pour l’utiliser et le décliner, il fallait retrouver Jean Trousselle. Il demeure toujours dans l’Indre. Je l’ai donc rencontré, nous avons longuement parlé et lorsque je lui ai proposé le visuel, il a donné son autorisation.» Et c’est ainsi qu’un portrait original de 1976 se retrouve à nouveau à l’affiche 43 ans plus tard !

Le menu

Visite de la maison de George Sand, guidée le matin, libre les après-midi.
Peintures de femmes, exposition de Michèle Tiec, Patricia Alès et Nina Vidrovicth (le week-end).
Inauguration officielle (samedi 14h).
Paroles et musiques de femmes, avec L. Jardon (piano), F. Mulsant et D-M. Attal, soprano (14h30).
Paroles et gravures de femme, « Cécile Reims, l’ombre portante » par Vanessa Weinling, en présence de l’artiste (16h).
Musiques de femmes, ABCD’Airs par Anne Baquet, Claude Collet, Caroline Lekeux et Violaine Dufes (18h).
Paroles de femmes, les poétesses oubliées par Françoise Chandernagor. Poèmes dits par Annie Duperey, illustration musicale par Sarah Lavaud (dimanche 11h).
Paroles et musiques de femmes, portraits de femmes par Annie Duperey et le Trio George Sand (dimanche 14h30).
Tarifs : 25€ à 40€
Réservations : 02 54 48 22 64

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