L’Indre a le cuir dans la peau

Actualité chargée en ce mois d’octobre pour la filière cuir indrienne

par Nicolas Tavarès

Fête du cuir et du parchemin à Levroux et Bouges-le-Château. Salon de la maroquinerie et de la confection à Châteauroux. La filière cuir colle décidément à la peau du territoire.

Une fois n’est pas coutume, la fête du cuir et du parchemin de Levroux va sortir des sentiers battus. Label « 500 ans de la Renaissance en Centre-Val de Loire » oblige, l’historique cité des tanneurs et des mégissiers va exporter son savoir au château de Bouges voisin. La 15e édition de la manifestation n’en aura que plus d’éclat même si Frédéric Bodin le promet : «Aller à Bouges est exceptionnel. L’an prochain, nous resterons uniquement à Levroux parce que l’Histoire est là. Mais pris dans le processus des 500 ans de la Renaissance, nous avons eu cette opportunité et Jean-Luc Meslet (ndlr, administrateur du château de Bouges) nous prête les installations.»

C’est même en grandes pompes que le château va ouvrir ses portes au public puisqu’après Levroux et son musée dans la Maison de Bois (13 octobre), la fête du cuir et du parchemin s’installera pour deux jours à Bouges (26 et 27 octobre) avec des défilés de mode, un espace job dating (lire par ailleurs), des ateliers artisanaux le tout accessible gratuitement. Pour mieux comprendre la place particulière que revêt l’industrie du cuir et du parchemin à Levroux, un cours d’histoire s’impose. Frédéric Bodin le donne de bonne grâce lui qui incarne la sixième génération des Bodin-Joyeux. «Bodin et Joyeux se sont « mariés » en 1860. À la base il s’agissait plus de parcheminiers que de tanneurs. Pourquoi Levroux ? Parce que c’était une région d’élevage de moutons. À l’époque, rien ne poussait entre Levroux et Châteauroux, c’était du caillou. Levroux avait son abattoir, son marché, sa rivière, l’activité s’y développait. Et puis avec le temps, le parchemin est devenu obsolète.»

L’obsolescence du parchemin

Frédéric Bodin donne alors un exemple parlant : «Dans l’époque moderne, le parchemin servait souvent pour les abat-jours, mais avec l’arrivée de l’halogène, il y a eu une incompatibilité évidente. Il lui reste toutefois des débouchées, comme la décoration murale. Mais si Bodin-Joyeux reste le numéro un du parchemin en France, cela ne représente que 3000 peaux par an. En comparaison, l’activité cuir, c’est 450000 peaux tannées par an essentiellement pour le vêtement, la chaussure ou la maroquinerie.»

L’entrepreneur levrousain avance d’autres chiffres pour que l’on mesure combien l’âge d’or est loin. Il y a une trentaine d’années, on comptait ainsi quelque 25 mégisseries de toutes tailles à Levroux. Aujourd’hui, ne restent que Bodin-Joyeux (qui oeuvre dans le tannage minéral), la mégisserie Rouseau (tannage végétal) et l’entreprise Grenon. Mais le Conseil national du cuir ainsi que la Fédération française de tannerie et mégisserie restent au soutien de la Fête du cuir et du parchemin, preuve que la peau de mouton colle bien à ce petit bout de l’Indre.

SMart 36, Salon de la maroquinerie et du textile
le 1er octobre à Châteauroux

Fête du Cuir et du Parchemin
13 octobre à Levroux
26 et 27 octobre à Bouges

Une filière qui recrute…

Si le SMart 36 à Châteauroux et la fête du cuir et du parchemin de Levroux et Bouges-le-Château n’ont qu’un très lointain rapport, ils ont en revanche un lien qui les rapproche : l’emploi. Maroquinerie, textile et cuir sont en effet des filières qui recrutent dans le département. Châteauroux Métropole a donc concocté un rendez-vous pour les collégiens, lycéens, étudiants et demandeurs d’emploi qui auront une journée pour découvrir les différents métiers de la filière maroquinerie au SMart. Au château de Bouges, le samedi 26 octobre c’est un espace emploi et des ateliers job dating qui attendront les candidats à une carrière professionnelle dans le monde du cuir. «L’espace emploi existe depuis 2 ans maintenant, rappelle Frédéric Bodin. Il a déjà généré une trentaine d’emplois !»

 

Rechercher
X