Métal en fusion à Belle-Isle

Le Firemaster, rock & métal convention, débarque à Châteauroux

par Nicolas Tavarès

Le Blizzard Festival a fondu au soleil. Les portes de l’enfer s’ouvrent sur le rock pur et dur. En février, Châteauroux sera métal ou ne sera pas…

Après avoir givré l’atmosphère castelroussine quatre éditions durant sans que le Blizzard Festival ne trouve malheureusement son public, Tonnerre Production et Joffrey Deriaud ont décidé de tourner la page et de cette fois souffler le chaud sur la ville. « Firemaster, rock et métal convention » déboule à la fin du mois et en termes beaucoup plus fleuris Joffrey reconnaît que pour le coup, les organisateurs vont mettre les bijoux de famille sur la table.

Hubert de Métalliquoi ?

«C’est un véritable challenge. Il a bien fallu acter la fin du Blizzard. Quand tu as 200 spectateurs par soirée, tu réfléchis. Et comme nous sommes contre l’acharnement thérapeutique…» Exit l’électro, donc. Place au métal et à ses ramifications qui vont faire tonner les watts sous la bulle de Belle-Isle. Punk hardcore, métalcore, rock, heavy, speed. Le vocabulaire musical va sérieusement s’enrichir en Berry. Et forcément, quand Tonnerre Productions met la main à la pâte, on sort la grosse artillerie. Outre les concerts qui accueilleront six groupes dont Black Bomb A et les vétérans Chris Holmes (ex Wasp) ou Vulcain, « Firemaster » va ouvrir un véritable village aux afficionados. Dans l’enceinte, on trouvera des conférences animées notamment par Corentin Charbonnier, Docteur en anthropologie dont la thèse de fin d’études tourna autour du célèbre Hellfest, ou Pascal Suquet (ex manager des Wampas), des masterclass, des projections de films (Kurt Cobain ou Bohemian Rhapsody), des expos, du hair guitar, des shops en tout genre et un marché du disque exceptionnel en final dominical. Comme l’époque veut que l’intérêt d’un influenceur dépose la cerise sur le gâteau d’une grande manifestation, Joffrey Deriaud s’est assuré la présence de Hubert (« Métalliquoi » sur YouTube, photo) pour donner encore plus de résonance à un style musical qui n’en a pourtant pas besoin.

Chris Holmes

Les ingrédients sont là, ne reste plus qu’à concocter une recette qui attirera la grande foule. «C’est la seule chose qui me fasse un peu peur, reconnaît un Joffrey échaudé par l’aventure Blizzard. Mais pour viser juste, il faut savoir s’entourer des bonnes personnes. C’est ce qu’on a fait en s’associant avec Kermhit (Christophe Carneiro) de France Métal.» Sur les réseaux sociaux, le projet castelroussin en a surpris plus d’un au regard d’une programmation ambitieuse.

En association avec France Métal

«C’est Kermhit qui s’est chargé de la convention, moi des concerts. On a travaillé dans un réseau très solidaire. Avec nos moyens financiers qui sont ce qu’ils sont pour une première, on ne sait pas trop où l’on va. Mais il n’a fallu que quatre mois pour monter le Firemaster. On a une chance énorme, c’est que depuis 2013, Châteauroux Métropole nous fait entièrement confiance.» Une politique tarifaire attractive, une bulle de Belle-Isle idéale pour ce genre de festival et une heure raisonnable de clôture (minuit) pour réduire les nuisances sonores… Sur le papier « Firemaster » semble un bon compromis pour les métalleux qui voient la chose d’un très bon oeil. Ça n’est pas le Hellfest, mais c’est un peu comme si la Grand messe du métal dans l’Hexagone commençait à faire des petits. Pourquoi pas à Châteauroux après tout.

Firemaster à Châteauroux
du 21 au 23 février (voir agenda)
www.firemaster-convention.fr

« Un rendez-vous à ne pas manquer »

Céline Collin habite Déols. Dix années de suite, elle a fréquenté le Hellfest. La trentenaire revendique sa condition de métalleuse. «Plutôt hardcore. Avec mon frère, nous avons évolué dans le rock très tôt.» Lorsqu’elle a découvert les premiers posts « Firemaster » sur les réseaux, Céline n’en a pas cru ses yeux. «J’ai été super ravie. C’est un concept qui est une véritable première ici. Il y a eu des concerts de métal au 9 Cube ou Mass Hysteria à Darc l’an dernier, mais pour des concerts de rock métal, généralement, il faut plutôt aller à Bourges ou Limoges.» Céline a déjà prévu de vivre pleinement les trois jours de festival. «On va y venir à une dizaine d’amis. Il va y avoir plein de choses à découvrir. C’est le rendez-vous à ne pas manquer.» Le jour de notre rencontre, Joffrey Deriaud, l’organisateur, s’est invité à la discussion et a fait la connaissance de Céline. Il a apprécié l’enthousiasme de la jeune femme puis lui a livré quelques secrets de fabrique. Elle rêve de voir Gojira, le groupe phare de la scène française, à Châteauroux. Joffrey lui a expliqué «que c’est tout simplement intouchable à notre niveau. Mais sur un coup de chance, qui sait…» Céline ne lui en a pas voulu, validant la présence de Black Bomb A ou la densité des animations. «Le festival s’installe, il faut que ça dure parce que le métal est une musique qui traverse toutes les générations. Elle prend toutes les influences, elle est vivante et dérangeante!»

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